dimanche 24 février 2008

cosmétiques : que de paradoxes !

L’industrie des cosmétiques, toute florissante qu’elle soit (et elle l’est) est vraiment le royaume du paradoxe. Quelques exemples ? Les voici ! Pendant des années, on a accusé les cosmétiques d’être “bidons” car leurs molécules ne pouvaient pas pénétrer au plus profond de la peau pour y apporter les éléments indispensables à la régénération des cellules. Et voilà que aujourd’hui, alors que la science permet précisément cette avancée technologique, on n’en veut plus ! En effet, la fronde s’organise contre les nanoparticules, qui seront les stars de demain dans les cosmétiques. En effet, grâce aux particules de taille nano, on peut transporter les principes actifs au plus profond de la peau. Oui mais, font remarquer les détracteurs, si les nanoparticules vont plus loin que la peau, passent dans le système sanguin puis dans des régions du corps où elles n’ont rien à faire ? (je schématise à outrance, mais c’est bien toujours le même débat, comme celui sur les particules de sels d’aluminium des déodorants qui pourraient migrer vers le cerveau ) Eh bien, on ne sait pas trop... L’Afssaps (agence de sécurité qui dépend du ministère de la santé) a mis en place un groupe de travail pour y voir plus clair mais les industriels, eux, utilisent déjà les nanoparticules ! Sur ce point précis, les fabricants de bio français, ne sont pas encore très mobilisés, sauf Mademoiselle Bio qui s’engage à préciser sur les produits qu’elle distribue s’ils font appel à ce type de technologie. Vous reprendrez encore un petit paradoxe ? Là, c’est la question des tests sur animaux qui est en cause car s’ils sont supprimés depuis longtemps sur les produits finis, ce n’est pas le cas sur les matières premières, mais c’est prévu dans les textes. Or, c’est, à l’heure actuelle, hélas, le seul moyen de savoir si un produit est toxique ou pas. On n’a pas encore trouvé de solution de remplacement valable. Alors, d’accord pour supprimer les tests sur animaux mais d’accord aussi pour avoir des produits moins sûrs à utiliser ? Pour rappel, c’est la triste affaire du talc Morange où des bébés étaient morts qui avait déclenché la mise en place d’une législation stricte des produits d’hygiène et de beauté. La solution, bien sûr, c’est de n’utiliser que des principes actifs déjà connus (et donc testés) et c’est ce que font beaucoup de marques bio. Quant aux autres, celles qui nous promettent des produits toujours plus efficaces, et bien oui, elles n’ont pas trop le choix si elles veulent rester sur ce créneau très vendeur de l’antirides qui fait des “miracles”. Un petit dernier paradoxe pour la route : la composition des produits indiquée sur les emballages (le “full labelling” si utile pour les allergiques). Les ingrédients y sont rangés par ordre d’importance et parfois, quand on lit la liste des conservateurs (entre autres les parabens) il y en a cinq à la file. Alors, pour info, ça ne signifie pas forcément qu’ il y a plus de conservateurs dans ce produit que dans un autre qui n’aura qu’une seule variété de paraben. Cela veut dire qu’il peut même y en avoir moins en volume global sur le produit fini mais combinés entre eux pour être plus efficaces. Et encore, je ne vous fait pas un couplet sur les parabens : toutes les marques les suppriment mais toutes ou presque le regrettent car ce sont des conservateurs sûrs et efficaces et que la preuve de leur nocivité n’est pas scientifiquement avérée. Pourquoi alors les supprimer ? Pour répondre à la pression du public répondent-ils en coeur. Voilà, en cosmétique, comme en politique, nous ne sommes pas à l’abri de l’emballement médiatique ! Et c’est parfois incontrôlable...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Sof a dit: Emballement médiatique.

A propos des PARABENS : dans le simple but d’apporter une petite contribution dans un débat dont la technicité me dépasse de cent coudées ,il peut être instructif de présenter une autre facette du problème.

Une dame Philippa Dardre britannique ,chercheuse de son état,a publié dans le Journal of applied technology une étude montant la présence de parabens dans les tissus de 20 tumeurs du sein ces parabens étaient intacts alors que jusque là ,on les pensait rapidement détruits et transformés en sous produits inoffensifs. Les conclusions de cette étude sont mesurées car on suppose que par manque de crédits , il n’y a pas eu de comparaisons avec des tissus sains.
Si, comme Sof le dit « leur nocivité n’est pas scientifiquement avérée » il est permis,voire légitime de douter.
Merci de nous apporter de tels éléments de réflexion.
Il est à espérer que « les réponses en cœur ne nous causent pas un souffle au choeur  »
Au revoir Sof!
Sof a dit: Emballement médiatique.

A propos des PARABENS : dans le simple but d’apporter une petite contribution dans un débat dont la technicité me dépasse de cent coudées ,il peut être instructif de présenter une autre facette du problème.

Une dame Philippa Dardre britannique ,chercheuse de son état,a publié dans le Journal of applied technology une étude montant la présence de parabens dans les tissus de 20 tumeurs du sein ces parabens étaient intacts alors que jusque là ,on les pensait rapidement détruits et transformés en sous produits inoffensifs. Les conclusions de cette étude sont mesurées car on suppose que par manque de crédits , il n’y a pas eu de comparaisons avec des tissus sains.
Si, comme Sof le dit « leur nocivité n’est pas scientifiquement avérée » il est permis,voire légitime de douter.
Merci de nous apporter de tels éléments de réflexion.
Il est à espérer que « les réponses en cœur ne nous causent pas un souffle au choeur  »
Au revoir Sof!

Sof a dit…

c'est effectivement bien à partir de cette étude que la polémique a commencé. Personnellement, je trouve très bien qu'il existe des "alertes" de ce genre, et que l'on pousse les études plus loin. Le problème, et je parle "d'emballement médiatique" à cause de cela, c'est que les fabricants s'empressent de supprimer les parabens et de les remplacer par d'autres produits peut-être pires pour notre santé. En attendant, le consommateur est calmé pendant quelques années. Oui, on peut douter, on peut poser des questions mais à diaboliser un ingrédient de la sorte, on peut aussi passer à côté d'un certain nombre d'autres problèmes. Les cosmétiques pleins de phénoxyethanol ou même de bactéries, ce n'est pas génial... Et je ne parle que la partie visible de cet iceberg !