samedi 28 août 2010

and the winner is...

C’est un rituel désormais bien établi : 60 millions de consommateurs publie les résultats de son test sur les crèmes antirides. Cette année encore, il y aura des élus et des déçus. Les premiers vont booster leurs ventes tandis que les seconds vont s’empresser de reformuler leurs crèmes, au moins pour donner le change à leurs équipes commerciales déprimées. Celle qui gagne le titre, si envié, de meilleure crème antirides est une Capture de Dior, suivie de très près par la crème Les cosmétiques de Carrefour (à 5 euros) puis par Revitalift de L’oréal et Q 10 de Nivea. Mais, comme à chaque fois, j’ai l’impression qu’on passe à côté des vrais résultats et des vrais enjeux. Finalement, ce que le test nous apprend, c’est que tout le monde sait faire une crème antirides (même les recalés n’ont pas des notes très basses). Qu’on s’appelle Dior ou Carrefour, les formules ne sont pas si éloignées : on sait fabriquer un produit qui va réduire super légèrement les rides. Et si aucune ne se détache du lot, c’est aussi la preuve que personne ne sait faire LE véritable antirides, celui qui permettra de faire la différence à l’oeil nu entre les effets d’une crème et ceux d’une autre. Cette quête du Graal est d’autant plus absurde que l’on sait déjà comment éviter les rides, et qu’on ne le fait pas forcément (pas de soleil, pas de tabac, pas d’alcool, un bon sommeil etc). Pour moi, c’est davantage l’agrément cosmétique que l’on expérimente en tant que consommatrice. Si j’ai les moyens de m’acheter une crème Dior, dont le parfum et la texture sont très finement élaborés, aurais-je envie de l’échanger contre la crème Carrefour, uniquement reconnue pour son pouvoir antirides ? Ca m’étonnerait... Et, à l’inverse, si je n’ai pas les moyens d’investir dans du Dior, les promesses de Nivea me laisseront dubitative mais, je testerai en me disant “tiens, finalement, c’est pas si mal que ça !”. Sûre d’avoir trouvé le bon filon et faisant part aux copines de ma nouvelle découverte... Voilà, l’ennui, c’est que nous mettons tellement d’affect dans ce type d’achat qu’on peut difficilement en faire abstraction. Question : est-ce qu’on a pensé à tester l’effet merveilleusement antirides de glander deux heures dans une parfumerie pour se choisir des cosmétiques versus prendre une crème visage dans le rayon hygiène en faisant le plein pour la semaine ?

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