dimanche 30 décembre 2007

qui n'a pas son ingrédient magique ?

Le luxe et les marques prestigieuses le savent bien : pour vendre un cosmétique il faut faire rêver la consommatrice. Et ce rêve commence dès la formulation du produit. Oui, pour toi, consommatrice chérie, qui, à certains moments, à la lueur des bougies après quinze jours de vacances, te prendrait presque pour Sharon ou Monica, il faut un produit digne de toi. Une crème de star pour la star que tu as toujours rêvé d’être (allez, avoue !). Alors, pour toi, on est allés chercher l’ingrédient magique, la plante qui ne pousse qu’à 3000 mètres d’altitude dans les montagnes transylaniennes ou celle qui n’est accessible qu’après quatre jours de marche dans le désert ou qui ne pousse que les nuits de pleine lune des années bissextiles. Parmi les ingrédients magiques, il y a la vanille rare de Madagascar (Chanel), l’orchidée impériale (Guerlain), le Château Yquem (Dior). En d’autres temps, le caviar a été très à la mode, on nous parle aussi du pouvoir des pierres précieuses (non, ça ne marche pas avec les gravillons). Vous remarquez aussi que tout ça est super chic, le foie gras, c’est cher et peut-être bon pour la peau mais c’est trop dégueu pour être accepté dans une crème… Tous ces principes actifs ont en commun de contenir de fortes doses d’antioxydants ; ce qui s’explique car, pour qu’une plante puisse résister dans des conditions de survie extrêmes, il faut qu’elle soit équipée pour. Mais, d’autres plantes moins rares et moins chères développent les mêmes stratégies et on n’en fait pas des crèmes. Ben voilà, ces ingrédients là peuvent nous faire rêver alors que, même si on découvrait des vertus incroyables à la crotte de bique, vous hésiteriez à vous l’appliquer sur le visage. C’est comme en politique, la théorie du “storytelling” a fait ses preuves. Evidemment, une crème comme ça, ça coûte un bras, surtout qu’on a engagé Sharon et Monica pour la pub et qu’elles ne sont pas gratos non plus ! Est-ce que cela signifie que la crème préservera mieux ta peau des rides que les crèmes vendues dix fois moins cher ? Je pense que non. Ca signifie avant tout que la crème est plus chère à fabriquer et à vendre, c’est tout. Cela dit, c’est déjà pas mal car certaines marques, flairant le bon créneau, n’hésitent pas à vendre des crèmes aussi chères sans rien de particulièrement précieux dedans. Un dernier point : ces crèmes divines ont des textures à la hauteur des principes actifs qu’elles contiennent. C’est doux, souple, ça fond dans la peau, c’est parfumé juste ce qu’il faut. Tout ça, c’est du pur plaisir dans la salle de bains, bien loin des produits de dermato. Et là, c’est sûr, on n’est pas déçue.

Aucun commentaire: