mercredi 7 mai 2014

le parfum de niche : vraiment original ?

On les appelle parfums de niche ou même parfums rares, ils sont plus chers que ce qui se vend dans les parfumeries traditionnelles et leurs senteurs sont plus originales, ou disons, moins consensuelles. Ils se vendent dans des endroits chics à la déco travaillée, une ambiance qui les met en valeur (du noir, du bois, façon labo ou atelier...). C’est un phénomène qui a commencé il y a une trentaine d’années avec l’Artisan Parfumeur puis Annick Goutal puis Serge Lutens... Et petit à petit, marques et points de vente se sont multipliés. Alors, là, force est de constater que la niche est devenue extra-large. Puisque même les marques les plus établies comme Dior ou Chanel proposent des senteurs prestigieuses (= plus chères...) vendues dans quelques points de vente seulement. Alors, est-ce que ça a encore un sens aujourd’hui de parler de parfum de niche ? Ou est-ce seulement un autre mot pour dire parfum de qualité et se différencier du jus daubesque en coffret promo entre la Saint Valentin et la fête des mères ? On a presque l’impression qu’il y a désormais deux marchés, celui des pauvres qui auront le jus ni bon ni mauvais mais que tout le monde porte et celui des riches qui auront droit à un produit très raffiné presque exclusif, la middle class a disparu et on paye son parfum 30 euros ou 150 ! Mais gare à l’overdose, à force de tirer sur la laisse, la niche va partir avec le chien (houla, je suis en forme !) car au vingtième atelier/labo/ dans le Marais et à la vingtième Cologne, on peut se demander si tout cela a encore un sens. On a envie de parfumeurs et d’histoires de parfumeurs mais si tous racontent la même, c’est déjà moins marrant...

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