mercredi 19 mars 2008

Natura porte bien son nom

C’est vrai qu’avec un nom comme ça, mieux vaut assurer au niveau développement durable et protection de la nature. N’empêche, et ça vaut le coup de le signaler, c’est quand même la première marque de cosmétiques à nous faire une vraie conférence à propos de la réduction de son impact environnemental, non seulement sur la fabrication mais aussi sur ses produits finis. Tous les autres en sont encore aux balbutiements (dans le meilleur des cas) sur les questions d’environnement et n’ont, de toute façon, pas de démarche globale tandis que Natura est déjà au boulot. L’entreprise Brésilienne a donc entrepris un vaste chantier avec des actions tous azimuts. Cela passe par la reprise d’une petite savonnerie en Amazonie, par l’achat de matières premières en commerce équitable au même endroit avec les populations locales mais aussi par le reboisement de centaines d’hectares de forêts au Brésil, sachant que la déforestation est un énorme problème là-bas. Autre initiative carrément innovante : la mise en place d’un étiquetage “environnement” élaboré sur le même principe que les étiquettes nutritionnelles des produits alimentaires. On y apprend des infos comme le pourcentage d’ingrédients d’origine renouvelable, si le matériau qui sert à l’emballage est recyclé, s’il est recyclable ou s’il existe des recharges. Natura cherche également à remplacer les matières premières habituelles par des matières premières biologiques et a initié un programme de neutralisation des gaz à effet de serre. Saluons d’autant plus cette initiative que les questions d’environnement ne préoccupent pas encore autant le Brésil que les pays européens. Logique, dans un pays émergent, c’est principalement la croissance que l’on regarde à la loupe mais Natura n’en est pas moins une entreprise florissante, même si les questions d’environnement sont, bien sûr, pour l’instant plus rentables en terme d’image qu’autre chose. D’ailleurs, le responsable de ce programme pour Natura, n’y va pas par quatre chemins : ce type de démarche n’est pas compatible avec des produits à très bas prix (encore que Natura ne soit pas très cher) mais, dit-il, si ce ne sont pas les consommateurs des produits qui payent la démarche responsable de réduction des gaz à effet de serre, c’est la collectivité qui le paye à un moment à un autre. Oui, vous avez bien lu, tant de lucidité et si peu de langue de bois pour un cadre d’une multinationale de cosmétiques, ça me redonnerait presque foi en l’être humain... Et si vous ne connaissez pas Natura, allez faire un tour carrefour de la Croix-Rouge pour y découvrir le magasin parisien, vous y trouverez des produits préparés avec des plantes brésiliennes et des senteurs brésiliennes, c’est à dire inconnues ici, déroutantes et délicieuses. Total dépaysement garanti mais sans exotisme cheap et vraie culture de la beauté et du bien-être.

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